Le phénomène que nous appelons « couleur » résulte de la combinaison de trois facteurs :
- la lumière, qui peut être définie comme étant un faisceau d’ondes électromagnétiques particulières ;
- les objets, exposés à ces ondes, qui en réfléchissent certaines et en absorbent d’autres ;
- l’œil et le cerveau humains, connectés entre eux par le nerf optique, qui interprètent les ondes réfléchies par les objets et nous donnent la sensation de couleur.
Comment l’œil humain perçoit-il la couleur ?
L’œil humain ne perçoit qu’une petite partie des ondes électromagnétiques. Par exemple, il ne voit pas les rayons X ou les ondes radio. Nous ne percevons visuellement que les longueurs d’onde situées plus ou moins entre 380 et 720 nm (nanomètres), qui correspondent à ce que nous appelons le spectre visible.
À l’arrière de notre œil, sur la rétine, sont disposées des cellules particulières, des récepteurs qui ont pour fonction de capter la lumière : les bâtonnets et les cônes.
Les bâtonnets sont responsables de la vision en noir et blanc, notamment en lumière faible.
Les cônes distinguent les couleurs ou, plus exactement, trois d’entre elles. Certains cônes sont spécialisés pour percevoir le Rouge, d’autres le Vert et les derniers le Bleu. Ces trois couleurs correspondent chacune à un groupe de longueurs d’onde.
De 400 à 500 nm, les ondes constituent le champ bleu, de 500 à 600 nm, le champ vert et de 600 à 700 nm, le champ rouge. Dire que les cônes distinguent ces trois grands groupes de longueurs d’onde ne signifie pas pour autant que la couleur, elle-même, se forme à l’arrière de l’œil. L’oeil humain se contente de transmettre au cerveau les informations sur la quantité de lumière perçue pour chacun des groupes fondamentaux. Le cerveau interprète alors ses informations et nous procure la sensation de couleur. Ce faisant, il effectue une extrapolation qui nous permet de nous représenter, non seulement les trois couleurs primaires Rouge, Vert et Bleu, mais également les millions de tons intermédiaires qu’il est capable de distinguer.
Une notion subjective
La couleur n’est pas une réalité intangible. Elle est le fruit de l’imagination de notre organe directeur. Pour preuve, quand nous regardons une photo en noir et blanc, nous ne sommes nullement gênés : notre cerveau imagine parfaitement à quelles couleurs correspondent les différents niveaux de gris et nous présente, en temps réel, une réalité virtuelle.
Environ 8 % de la population masculine (et seulement 0,5 % des femmes) souffre de daltonisme. Ces personnes ont du mal à distinguer les tons verts des tons rouges ou, plus rarement bleus et verts. La perception de la couleur varie d’un individu à l’autre. Il est d’ailleurs bien difficile pour plusieurs personnes de se mettre d’accord sur un terme pour décrire une couleur donnée. Un Bleu sera ainsi foncé, marine, roi, profond, ciel, clair… La description des couleurs est éminemment subjective. Les Esquimaux, dit-on, possèdent plus de trente mots pour décrire le Blanc. Quant aux Romains et aux Grecs anciens, on s’interroge sur la perception qu’ils avaient du… Bleu. On ne trouve en effet dans les textes anciens, aucun « terme de base, solide et récurrent comme il en existe pour le Blanc » pour nommer cette couleur (1). La notion de couleur est non seulement subjective, mais aussi hautement culturelle !
(1) (Michel Pastoureau, Bleu, histoire d’une couleur. Seuil – 2001)