L’appréciation des couleurs imprimées et leur comparaison sont rigoureusement encadrées par la norme ISO 3664. L’évaluation d’un tirage offset en regard de l’épreuve imprimée doit s’effectuer sous une lumière vive normalisée dans un environnement aménagé selon des règles draconiennes.
L’ISO 3664 distingue deux niveaux d’examen visuel des imprimés, dits P1 et P2, pour respectivement les « comparaisons critique » et les « évaluations pratiques ». P1 et P2 se distinguent essentiellement par la puissance de l’éclairage. Il est acquis que pour considérer les plus petites différences colorimétriques, un éclairage violent est nécessaire. P1 réclame environ 2 000 lux (lx) (± 250 lx au centre et ± 500 lx sur les bords), tandis que P2 se contente de 500 lx (± 125). Les différences colorimétriques perçues sous P2 le seront également sous P1, mais l’inverse n’est pas vrai. De fait P1 détermine les conditions d’examens des tirages en salle d’impression ou en salle de réception de la clientèle, quand P2 encadre les caractéristiques que doit posséder la cabine lumineuse posée à côté du moniteur d’épreuvage logiciel. La répartition de la lumière doit être homogène. Jusqu’à une surface de 1m2, la quantité de lumière reçue sur les bords ne doit pas être inférieure à 75 % de celle mesurée au centre (elle doit être supérieure à 60 % au-delà). Une procédure de contrôle du vieillissement des lampes doit être mise en place pour que l’installation réponde aux normes.
L’environnement chromatique du lieu d’examen visuel doit être le plus neutre possible. Murs, sol et plafond doivent être gris et absorber au moins 60 % de la lumière qu’ils reçoivent. Si l’on veut éviter de repeindre les murs, la confection d’une cabine lumineuse selon ces caractéristiques est une obligation. La règle est d’éviter absolument toutes couleurs vives dans le champ de vision des observateurs. L’ISO précise que la couleur même de leurs habits doit être prise en compte. Prévoyez d’équiper vos clients de blouses grises lorsqu’ils viennent signer le BAT !
Selon l’ISO 3664, le fond sur lequel sont posés les tirages examinés doit être gris sombre (d’une réflectivité située entre 10 et 60 %). L’ISO 3664 dans sa grande largesse de vue tolère cependant un fond blanc pour le l’évaluation pratique P2.Notez que les règles adoptées en général par les audits PSO pour mesurer les couleurs au spectrophotomètre s’éloignent de la norme puisqu’elles prescrivent un fond blanc pour évaluer les épreuves et un fond noir pour évaluer les tirages.
Pour le choix et le contrôle de l’illuminant, l’ISO 3664 adopte logiquement le D50 (5 000 K). Les coordonnées chromatiques u’v’ du point blanc mesurées dans l’espace CIE Luv ne doivent pas s’écarter d’un rayon de 0.005 (∆u’v’ ≤ 0.005).
L’indice de rendu des couleurs (Color rendering index) qui mesure la capacité d’une lumière à rendre compte des couleurs doit être supérieur à 90. De fait, cette valeur rend compte du fait que 90 % des nuances d’une charte de couleur spéciale sont renvoyées correctement sous la lumière évaluée.
L’indice de métamérie (Metamerism index) rend compte de la faculté de la lumière à provoquer ou non le phénomène de métamérisme. Il doit être inférieur à 1 (grade CIE 51 : A, B ou C) dans le spectre visible. Sa mesure est élargie aux ultraviolets pour contrôler le comportement de l’illuminant aux effets de fluorescence provoqués par les azurants optiques. L’index de métamérie UV doit être inférieur à 1.5.
Le contrôle et la validation de ces nombreux paramètres qui ne parlent qu’aux spécialistes peuvent heureusement s’effectuer très simplement avec un logiciel du type de BabelColor CT&A (http://www.babelcolor.com/).