Pour imprimer selon les normes 12647-2, sans avoir à caractériser sa presse, force est d’employer un papier répondant lui-même à la norme.
L’ISO 12647-2 distingue 5 catégories de papiers numérotées de T1 (ou PT 1) à T5 (ou PT 5) qui se différencient par la couleur, la brillance, l’épaisseur minimale et la composition.
T1 et T2 sont des catégories de papiers, respectivement brillant (gloss coated) et mat (matte coated), sans bois (wood free, c’est-à-dire « libre de bois »…). Ils sont réalisés à partir d’une désagrégation chimique des copeaux de bois. De ceux-ci, il ne reste plus dans la pâte à papier chimique que la cellulose. Les papiers «wood free» sont très résistants à l’épreuve du temps et de la lumière. À l’inverse, les papiers mécaniques « avec bois » sont fabriqués par un broyage mécanique des copeaux. Il reste dans la pâte mécanique d’autres éléments que la cellulose, ce qui leur confère leur bonne opacité et leur aspect naturel. Un papier est dit sans bois lorsqu’il contient plus de 90 % de pâte chimique.
Les papiers de type 1 et 2 sont des papiers couchés. Les fibres de cellulose sont recouvertes d’un enduit minéral, du kaolin en général. Celui-ci donne au papier sa blancheur, son aspect brillant ou mat, et renforce son opacité. Pour l’impression, il possède surtout l’avantage d’éviter que l’encre ne pénètre dans les fibres du papier, ce qui réduit l’engraissement du point de trame et rend plus prévisible l’aspect des couleurs.
T3 est la catégorie de papiers couchés de faible grammage utilisée en impression offset sur rotative.
T4 regroupe les papiers offset non couchés, et T5 les mêmes, mais « légèrement jaunâtre». Ces papiers non couchés sont naturellement de ceux qui offrent le plus de fils à retordre aux imprimeurs pour le rendu des couleurs. Mais en revanche, ce sont là des papiers nobles, qui peuvent offrir une main et un aspect autrement plus intéressants que les papiers couchés.
Outre la proportion de pâte mécanique dans leur composition, les différentes catégories retenues par l’ISO 12647 se caractérisent par la couleur mesurée en L*a*b* (sur support opaque noir) et la brillance (gloss) du papier.
La brillance, ou brillance spéculaire, énoncée en pourcentage, rend compte de la capacité du papier à réfléchir la lumière dans la direction spéculaire (c’est à dire selon les angles de réflexion d’un miroir). La brillance se mesure à l’aide d’un appareil appelé brillancemètre. La lumière est émise selon un angle de 75° vis-à-vis de l’axe vertical et mesurée selon une incidence de 15° d’avec la surface du papier (méthode Tappi T 480 spécifiée par l’ISO 8254-1:2003). L’indication de brillance fait partie des informations habituellement fournies par les fabricants de papier.
Il est difficile pour un imprimeur de n’imprimer que sur du papier respectant scrupuleusement les spécifications de l’ISO 12647, tout particulièrement lorsqu’on lui demande d’imprimer sur papier recyclé. Or l’impression sur des papiers dont la colorimétrie s’écarte sensiblement des tolérances autorisées par la norme va fatalement se traduire par des écarts chromatiques dans les tons pastel, chair et dans les hautes lumières.
C’est ce qui fait que la méthode de calibrage ISO 12647 par simple linéarisation du RIP du CTP atteint vite ses limites. Pour une impression normalisée (ou qui se rapproche le plus possible de la norme) sur un papier hors normes, tout particulièrement s’il est non couché, la caractérisation de la presse et le calibrage par conversion colorimétrique en quatre dimensions des profils de liaison sont vivement conseillés. En effet, si la conversion est de qualité, elle peut parvenir à compenser l’incidence de la couleur du papier sur la colorimétrie des hautes lumières, et des tons pastel et chair.