Formats, standards et normes offrent aux professions graphiques de formidables outils productifs au service de la qualité. À eux seuls cependant ils ne peuvent rien. L’outil ne saurait être efficace que mis en oeuvre et maîtrisé par un personnel compétent. En d’autres termes, les normes ne sont d’aucune utilité sans procédures qui organisent leur respect, voire… leur dépassement.
Depuis le début des années 80 du siècle dernier, le syndicat professionnel allemand BvDM (pour Bundesverband Druck und Medien) produit des recommandations visant à promouvoir la standardisation dans l’industrie allemande de l’imprimé. Celles-ci connaissent depuis 2004 un regain de notoriété sous l’acronyme anglais de PSO (Process Standard Offset), portées par la publication et la popularisation des normes ISO 12647. De fait, l’industrie graphique allemande fut et reste motrice du mouvement international de normalisation des métiers de l’imprimé, et les normes ISO 12647 sont quelque part le prolongement des efforts initiés par le BvDM il y a déjà bientôt une trentaine d’années.
Process Standard Offset
Le Process Standard Offset/ISO 12647-2 se veut la grammaire de l’impression offset du début du XXIe siècle. Quand les normes ISO 12647 énoncent les objectifs de qualité, le PSO précise les méthodes à mettre en œuvre pour les atteindre.
Si l’ISO 12647 occupe aujourd’hui une place centrale dans le PSO, ses directives prennent en considération d’autres normes afférentes. De fait le PSO se base sur les normes ISO suivantes :
• ISO 12647-1 – Méthodes de mesures ;
• ISO 9000 – Organisation et documentation ;
• ISO 15930 – Création et réception des données ;
• ISO 12646 – Épreuvage logiciel ;
• ISO 12647-7 – Épreuvage ;
• ISO 3664 – Condition d’examen visuel ;
• ISO 9000 – Système de gestion de la qualité (pour la confection des plaques) ;
• ISO 12647-2 – Impression offset ;
• ISO 2846-1 – Encres offset.
Connaissances, organisation, volonté
S’il fallait le résumer en trois mots, on pourrait dire que le PSO est avant tout connaissances, organisation et volonté. Connaissance des technologies et techniques d’impression et de préparation à l’impression. Organisation, c’est à dire structuration de la mise en oeuvre de ces techniques. Et enfin volonté de participer au processus de normalisation des pratiques professionnelles de l’industrie graphique. Ce triptyque définit un plan de travail pour l’industrie graphique. C’est ainsi qu’il faut entendre le terme anglais de « process » : un espace en trois dimensions plutôt qu’un processus linéaire et rigide. Un environnement de travail normalisé qui permet aux multiples sous-divisions de la toile de production graphique d’être aussi efficaces que possible. Le PSO répond ainsi à la fois au besoin de plus en plus prononcé d’harmonisation exprimé par les donneurs d’ordre, et à la dispersion toujours plus accrue des structures de production du produit imprimé.
La production segmentée
Le PSO vise à structurer la production imprimée normalisée selon les segments suivants :
• prise en charge des données des clients ;
• traitement des données ;
• moniteur et épreuvage logiciel ;
• production des épreuves imprimées ;
• production des formes d’impression ;
• impression ;
• conditions d’examen visuel.
En bonne logique industrielle, le PSO met également l’accent sur l’organisation du travail et la documentation des procédures, de façon à rendre pérenne la production. Cela pour s’affranchir du savoir particulier des individus, toujours susceptibles de migrer dans une autre entreprise.